J’ai trouvé un trésor!

Est-ce que ça vous est déjà arrivé d’avoir l’impression d’avoir trouvé un trésor ?

 Un truc inimaginable, merveilleux, complètement magique ! Quelque chose que vous attendiez depuis toujours sans même le savoir ! Vous avez envie d’en parler à tout le monde, tout le temps, tellement vous êtes enthousiaste et débordant de gratitude. Vous avez envie de le partager ce trésor !

 En parler est frustrant car les mots sont inaptes à exprimer la magie, la grâce et l’émerveillement que vous ressentez vis-à-vis de ce trésor. En l’occurrence, c’est une expérience à vivre, à ressentir, à toucher, à goûter… un état d’être, une rencontre intime.

 La dernière fois que j’ai été aussi enthousiaste, c’était lors de ma découverte du chamanisme en 2017. Je m’y suis jetée à corps perdu, je l’ai embrassé de tout mon être pendant plusieurs années et j’en suis ressortie beaucoup plus enracinée, mature et lucide. Aujourd’hui, je réalise que ces années de pratique approfondie du chamanisme et du channeling étaient une préparation idéale pour ce qui m’arrive cette année. Car ce printemps, j’ai découvert un trésor… En quoi consiste-il ? Comment vous le décrire ? Ce n’est ni une technique, ni un outil, ni un travail. A mes yeux, c’est un art.

 C’est l’art d’aller à la rencontre des êtres en nous qui attendent d’être entendus et reconnus. Et ces êtres attendent parfois depuis des dizaines d’années, parfois même depuis des vies ! Cela peut sembler étonnant, mais pas tant que cela si l’on se réfère à la structure de la psyché. La psyché serait constituée de « celui que l’on est » (dans le présent), « tous ceux que l’on a été » (au cours de notre histoire de vie) et « tous ceux dont nous somme issus » depuis qu’ils existent (intergénérationnel et transgénérationnel)[1].

 Ainsi, notre psyché individuelle englobe (1) l’être que nous sommes maintenant, plus (2) tous ceux que tu avons été depuis que nous existons (ça commence à faire du monde, avec l’inclusion du transpersonnel, c’est-à-dire ce que l’on appelle familièrement et improprement les « vies antérieures »), plus encore (3) tous ceux dont nous sommes issus depuis que nous existons (là, ça devient carrément vertigineux, avec l’inclusion de l’intergénérationnel et du transgénérationnel !). Sans compter que notre psyché « individuelle » n’est pas hermétique, mais ouverte sur l’inconscient collectif, que l’on pourrait décrire comme la psyché collective humaine. Là, nous pouvons ressentir un vaste espace commun sans limites définies, dans lequel nous sommes tous connectés.

 Parmi ces êtres qui nous habitent, certains ont des choses essentielles à nous communiquer. Tant que leur message n’est pas entendu, qu’ils ne sont pas reconnus dans leur vécu, ils nous envoient des signaux, des balises, que l’on appelle communément des symptômes. Un symptôme est ainsi une interpellation, une invitation, voire même une pétition[2] ! Ne croyez pas que ces êtres se contentent de murmurer à nos oreilles. Parfois ils hurlent, ils écument ! Et ils ne cesseront pas d’appeler tant qu’ils n’auront pas été réhabilités, car l’être humain a un profond besoin de complétude, c’est-à-dire de réunir à lui, de réconcilier, tous les êtres qui le constituent.

 Cet art est exigeant car il nécessite une posture thérapeutique d’un alignement irréprochable. Si cet alignement fait défaut, si cette qualité de présence à soi et à l’autre est absente, la magie n’opère tout simplement pas. Quand bien même cet alignement dans la posture est précis et engageant, il me semble tout à fait adéquat dans la mesure où il ne s’agit de rien de moins que de rencontrer l’âme de celui ou celle qui vient me consulter. Et quand cette rencontre a lieu ! Comme vous le décrire ? C’est tout simplement merveilleux ! C’est un moment de grâce, de profonde connexion avec tous les êtres présents et je me sens alors profondément honorée et privilégiée d’en être. Là réside le trésor. Dans la beauté, l’émerveillement et la délicatesse du chemin, ainsi que de la rencontre.

 Ne croyez pas toutefois que l’on rencontre seulement la Lumière. Dans cet espace sacré de la psyché résident nos anges et nos démons, nos plus grandes ressources et nos pires souffrances, nos palais célestes et nos marécages secrets, notre Lumière et notre Ombre, et, dans cette perspective, le chamanisme a été pour moi une école des plus judicieuses. A cet égard, le rituel chamanique du recouvrement d’âme s’apparente beaucoup à la réhabilitation des « parts de Soi » en maïeusthésie. A la différence essentielle que, dans cette dernière approche, le consultant est pleinement acteur et conscient du cheminement, de la rencontre et de la réhabilitation des parts de Soi manquantes. La magie opère en toute transparence, en pleine lumière, lorsque tous les êtres concernés sont pleinement présents.

 Cet automne, j’ai la grande joie de récolter un trésor, après avoir semé une graine au printemps…

 Une immense gratitude à Monsieur Thierry Tournebise, père de la maïeusthésie et mon formateur, auquel je dédicace ce billet d’amour.

[1] Cf. Thierry Tournebise, documents publiés en ligne, Dico-glossaire ad «Structure psychique », www.maieusthesie.com.

[2] Même auteur, documents publiés en ligne, Dico-glossaire ad « Symptôme »,  www.maieusthesie.com. Le mot « symptôme » vient du latin « symptoma » qui vient lui-même du grec « symptôma » (coïncidence des signes), venant du verbe « sumpiptein » (tomber ensemble, survenir en même temps), de « sun » (avec, ensemble) et « piptein » (tomber)… racine indo-européenne « pet » (tomber), comme le latin classique « petere » (chercher à atteindre) qui a notamment donné « pétition ». « Etymologie amusante pour un mot qui  signifie « signe », un signe extérieur indiquant qu’il se passe quelque chose à l’intérieur (qui tombe en même temps). Etymologie intéressante quand nous constatons qu’il arrive souvent qu’un symptôme soit le moyen par lequel la pulsion de Vie interpelle la conscience pour retrouver une part de soi. Comme si cette part de soi lançait une « pétition » pour atteindre la conscience qui peine à s’ouvrir. »